Téléphonie Mobile Et L'Orientation Client : Nouveau Paradigme Ou Mirage Publicitaire ? Peut-on encore croire en la franchise des messages publicitaires des annonceurs du secteur de la téléphonie mobile vis-à-vis de leur marché de consommateurs ?...Lire

Par Sabin Betebe| comments(2)

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Décoder Et Comprendre L’Initiative Des Call-Box De MTN

Par Africa:

Lorsque MTN a lancé son initiative de call-box en début de cette année, beaucoup de personnes se sont demandées s’il s’agissait d’une action sociale isolée, ou alors d’une tactique découlant d’une stratégie marketing et d’une stratégie d’entreprise.

De prime abord, il convient de barrer l’hypothèse d’une action sociale isolée, car nous le savons bien, la seule vraie raison qui pousse une entreprise privée à l’action, c’est son « Bottom Line » ou encore, son résultat net. La finalité pour toutes entreprises privées étant, de maximiser la valeur de l’entreprise et celle de ses actionnaires et investisseurs

Il ne s’agit non plus comme certains peuvent le penser d’une campagne pour améliorer son image : Les études le montrent bien, au moment où MTN s’engage dans l’initiative des call-box, l’entreprise jouit d’une excellente image auprès des populations, comparée à celle de son concurrent Orange. Il est donc très peu probable, que cette initiative ait été suscitée par le désir d’améliorer son image. Mais on retiendra tout de même que cette initiative aura eu un impact positif sur le plan de la perception.

Maintenant qu’on sait qu’il ne s’agit ni d’une action sociale isolée, ni d’une campagne d’amélioration d’image, il est alors clair qu’il s’agit d’une tactique. Toute tactique a pour but l’implémentation d’une stratégie, dans ce cas de figure, MTN essaye soit d’implémenter une stratégie d’intégration verticale an aval, soit une stratégie de marketing sociale.

Vu que toute stratégie vise à atteindre un objectif, il est donc question à ce niveau, de déceler les objectifs qui peuvent se cacher derrière chacune de ces stratégies, et de déduire ceux qui justifieraient le mieux l’action entreprise par MTN.

Pour le faire, commençons par supposer qu’en réalité, MTN serait en train d’implémenter une stratégie de marketing sociale. Si tel est le cas, alors on pourrait déduire que:
1. MTN voudrait devenir une entreprise citoyenne au service de la communauté ;
2. MTN est en train de passer du registre de communication cognitif vers un registre affectif ;
3. MTN voudrait embellir et renforcer son image de marque.

Seulement, à travers ses nombreuses actions de sponsoring, et son engagement à des causes sociales, MTN jouit déjà dans une bonne mesure, du statut d’entreprise citoyenne. Et comme nous l’avons mentionné plus haut, les études montrent que cette entreprise bénéficie d'une bonne image. Donc la seule raison qui peut justifier une stratégie de marketing sociale, serait le désir de passer d’un registre de communication cognitif vers un registre affectif.

Supposons par contre que MTN serait en train d’évoluer vers une intégration verticale en aval dans ce cas, on pourrait déduire que :
1. MTN voudrait réorganiser et créer son propre réseau de distribution;
2. MTN voudrait se rapprocher du consommateur final;
3. MTN voudrait passer d’une stratégie Pull vers une stratégie Push.

Cette stratégie pourrait être justifiée par le fait que jusqu'à présent, les operateurs de la téléphonie mobile n’ont pas assez de contacts avec le consommateur final. Ces entreprises maitrisent très peu leur réseau de distribution, donc les ramifications et pratiques peuvent se trouver aux antipodes de la stratégie et objectifs de l’entreprise.

A l’évidence, l’initiative des call-box de MTN, serait donc le premier pas vers une intégration verticale en aval. Mais aussi la preuve qu’une fois de plus MTN a devancé Orange en faisant bonne usage de la loi de marketing qui dit : « Mieux vaut être le premier que d’être le meilleur ». MTN semble l’avoir compris, le marché de la téléphonie mobile est en train d’évoluer vers une nouvelle phase au Cameroun.

L’avenir laisse présage que, trois éléments seront nécessaires pour faire face à la concurrence :
Le nombre d’abonnés : car les services entre abonnés, seront un des critères déterminants dans le choix de son operateur. Dans ce cas plus une entreprise a d’abonnés, mieux elle sera positionnée pour en conquérir de nouveaux- Qui s’abonne à MTN lorsque toute sa famille et amis sont à Orange ?
La relation client et les services de valeurs ajoutée : les coûts de communication vont continuer de baisser, les entreprises vont étendre leurs gammes de services, et de plus en plus elles auront besoin d’être en interaction avec le consommateur final. Par conséquent, elles devront établir des points de contact directs et permanents avec leur clientèle.
La capacité à se présenter comme unique : Pour le faire chaque entreprise devra être capable d’expliquer directement et en fonction de chaque client, pourquoi elle est la meilleure. Elles auront besoin de faire de la vente au « one-on-one », ce qui nécessitera l’établissement des points de ventes, et la combinaison d’une stratégie pull et push.

Récemment la société Orange a annoncé qu’elle maintenait son programme « Angels ». Ce programme en fait, est en train d’être transformé pour devenir une réponse à l’initiative des call-box de MTN. Ce qui veut dire qu’Orange a choisi de répondre à la stratégie d’intégration verticale de MTN, par une stratégie de marketing sociale. Pensez-vous qu’ils aient compris ?




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Les Banques Se Positionnent Dans Le Crédit Au Cameroun…Est-ce Que Ça Marche ? (suite et fin)

Par Gaétan TeJe:


Dans la première partie de l’article Les Banques Se Positionnent Dans Le Crédit Au Cameroun…Est-ce Que Ça Marche ? Que vous pour retrouver en cliquant ici, nous avons tout abord analysé comment est-ce que les banques au Cameroun se positionnent par rapport au crédit, ensuite nous avons observé et essayé de comprendre la réaction des clients. Apres cette série d’analyses, il est maintenant question de se demander : est-ce que ça marche ?


III. Est-ce que ça marche vraiment alors de ce positionner par le crédit ainsi ?

Il est sûr que des avancées concrètes sont à relever. Mais le marché reste encore tellement ouvert et plein de potentiel qu’on est stupéfait du trivial de ce qui manque encore à faire. Il est évident que les crédits se développent, et ils touchent par les actions diversifiées de chacune des banques presque tous les segments de ce marché. Malheureusement pas encore avec la même intensité.

- Un travail d’originalité : Il reste encore beaucoup à faire pour rattraper ne ce reste que la vision du crédit des maisons mères des banques représentées en local. Les exemples font légion à un point aigu. Mais nous avons voulu relever l’expérience du Crédit Agricole (France) qui a lancé toute une vision et un ciblage spécifique sur les jeunes actifs. Vous pouvez apprécier la stratégie et le positionnement de vous-même en suivant le lien : http://www.credit-agricole.fr/jeunes-actifs/.

Tout un espace Internet juste pour une cible spécifique de son marché du crédit ! Ceci montre aussi l’originalité d’un suivi des jeunes actifs sur tous les aspects de leurs finances. Les rubriques présentées (chaque rubrique intervenant à un moment du développement personnel du jeune actif, avec toute une gamme de services) : Votre argent (fonctionnement au quotidien), votre voiture, votre location, votre achat immobilier, votre épargne, vous et votre famille. Un travail d’originalité qui justifie avant tout un soucis mature d’avancer réellement avec son client et de partager le risque de le financer pour partager les profits de sa réussite personnelle et professionnelle ;


- Un travail de maturité : le crédit resterait encore jeune et immature au Cameroun. Non me diriez vous ? Et pourtant si. Dans la nouvelle vision que veulent suivrent les entreprises à travers une ‘offre révolutionnée du crédit’, un travail de fond sur les clients, mais aussi l’ensemble du marché potentiel et global des crédits possibles doit être fait.

La multiplication des ciblages, la pérennité des ciblages, l’accessibilité de l’offre, tels sont les chantiers vers lesquels devront se construire les positionnements pour être plus pratiques pour le commun des camerounais capables d’avoir un compte bancaire et de s’octroyer un crédit. Bien que même le marché bancaire soit encore embryonnaire en fait, avec une banque pour environ 100 000 camerounais actifs, et que la relance économique ne soit pas encore réellement établie, il est déjà possible de réaliser des offres intéressantes progressivement alignées à la concurrence internationale.

- Les véritables champs de bataille et de positionnement
: Pour voir les offreurs avancer dans leur garde, il faudra leurs donner un background analytique fort sur le plan financier, tenant compte des contraintes culturelles et des stupeurs locales en matière de crédits.

Mais la plus grande bataille sera celle marketing et commerciale pour donner à l’offre de crédit cette dimension d’accompagnement et de confiance mutuelle, à l’exemple de ces programmes ‘jeunes diplômés’ aux USA et des ceux ‘jeunes actifs’ en France. Les banques construiront alors une image forte dans le domaine d’une part, et peut être une réelle histoire de toute une vie avec leurs clients, ou de génération en génération tels que les banques nippones. Les pistes de réflexions sont ouvertes dans tous les sens. L’objectif s’il s’oriente vers l’écoute réelle des consommateurs et du marché potentiel, plutôt que la seule conception de crédits les moins risqués, le marché bancaire s’ouvrira certainement plus rapidement, et les places dans le crédit sont bel et bien là…il ne reste plus qu’à les prendre.

En définitive, il faudra bientôt arrêter la course vers la baisse des coûts et l’allongement des délais de remboursement pour s’orienter vers des programmes réels, concrets et pérennes d’octroi de crédit par les banques au Cameroun. Car, d’une part, le consommateur camerounais en matière de services bancaires est loin d’être autant ‘athée’ que par le passé. D’autre part, bientôt il se lassera de cet effet de nouveauté et des jeux du mieux disant.

Après nos entretiens avec un grand nombreux de clients dans quelques agences de banques localement installées, nous relevons surtout qu’ils croient de plus en plus aux solutions qu’ils s’imaginent pour résoudre leurs problèmes financiers. Et mondialisation faisant, mais surtout au regard des solutions bancaires qu’ils observent au quotidien à la porte de leurs frontières audiovisuelles et numériques, l’attente se fera moins longue que prévue… S’ils sont écoutés !

Et les crédits, ça marchera vraiment chez nous!



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Les Banques Se Positionnent Dans Le Crédit Au Cameroun…Est-ce Que Ça Marche ?

Par Gaétan TeJe:
Dans les carrefours, tout aux alentours des ministères et près des grandes surfaces, vous avez certainement du remarquer les affiches vous disant qu’une banque au Cameroun, peut enfin, vous faire du crédit. Si aujourd’hui les banques créent la surprise en proposant de manière aussi intensive des crédits, cela justifie certainement la croissance des enjeux commerciaux de ce secteur.
Ces banques au détail, pour le plus grand nombre, si elles affichent la disponibilité de leurs offres de crédit pour leurs clients, ont en fait défini toute une stratégie d’offre de crédits orientée vers diverses cibles. Elles orientent leur nouvelle bataille concurrentielle sur la meilleure ‘offre de crédit’ pour redéfinir alors souvent leur positionnement stratégique en entier, spécifiquement sur un segment du marché.

Après de nombreuse années d’attente du développement de pareilles offres au Cameroun, sur la faim restante d’une offre plus flexible de crédits commerciaux, maintenant que les banques s’ouvrent vraiment au crédit, est ce que le positionnement de ces offres a un réel impact ? Est-ce que ça marche ? C’est ce à quoi tentent de répondre les analyses, observations et les réflexions suivantes, fortement inspirées d’expériences clients et de la configuration actuelle du marché bancaire au Cameroun.

I. La stratégie des banques

Tout part, après analyse, de la manière avec laquelle la stratégie de l’offre a été pensée. Pour mettre en œuvre leur vision et positionnement sur les crédits les banques au Cameroun, les banques ont fixé trois principales balises :

- Le leurre : Il fallait créer une véritable attractivité ! Alors, bien que ces crédits aient été pratiqués depuis longtemps en interne, quelques changements tels que l’amélioration des taux et l’allongement des délais sont les ‘nouveautés’ qui séduisent plus d’un ici chez nous. Mais encore, ce que l’affiche publicitaire ne vous dit pas c’est qu’à trop vouloir mordre à cette proposition exceptionnelle, vous risquez de vous retrouver ‘péché comme client’ dans plus d’une banque à la fois. Oui ! vous avez en fait à faire là à un programme de fidélité et à un outil de prospection tous deux jumelés. A un point que si votre banque vous apporte un des ces crédits qui vous semble intéressant vous en tirerez profit. Mais son inertie en la matière vous amènera peu être à vous décider à ouvrir un compte chez le concurrent qui semble plus avancé sur la question ;

- Une réponse concurrentielle : Pour s’aligner à la concurrence en matière de crédit, principalement celui scolaire et immobilier au Cameroun, construire et défendre une offre de crédit spécifique est devenu une exigence pour ne pas se faire damer le pion dans ce marché. Il faut alors contrecarrer la concurrence qui arrive, ou tout simplement la suivre sur les pistes qu’elle a ouvertes. L’innovation en la matière présente la nouvelle prairie d’une bataille concurrentielle. Entre autres armes aux choix se trouvent dans les carquois : amélioration des coûts de services, ciblage spécifique, avantages clients, et surtout en première ligne, les offres en packs… ;

- La stratégie de 'packing' : En trame de fond le message qui est passé est le suivant : « Si vous voulez souscrire à chacune de nos offres séparément nous allons vous apporter une plus grande satisfaction. Mais en choisissant notre pack ‘Y’, vous bénéficiez simultanément de ‘W’ et de ‘Z’ service qui vous est offert gratuitement. » Les packs font rage dans le marché ! Bien que les clients s’interrogent de plus en plus sur ce qui leur est utile dans le pack, la curiosité et la découverte de nouveaux services les amène progressivement à souscrire pour le pack qui regroupe le plus grand nombre de leurs besoins ou de ceux de leurs proches en remplacement.

II. La réaction des clients…

Les clients des banques sont pour le plus grand nombre stupéfaits et heureux de bénéficier depuis trois années déjà des offres attrayantes de crédits scolaires, et des certains crédits plus spécifiques – souvent alors difficiles à défendre devant le chargé de clientèle, ou le chef d’agence. Mais la résultante est que pour les uns et les autres, c’est une réelle opportunité pour mieux gérer ‘ses prévisions et ses obligations’. Ils sont ravis de la place grande que reprend la banque dans leurs habitudes financières. Un réel rappel des gloires des années 1980 de la BIAO et de la BICIC.

Mais loin de s’arrêter au premières réponses de ceux-ci, les tics dans la gestuelle et les regards lointains et pensifs après réponses, nous ont suggéré un ‘mais’ profond alimentant une pléiade de manquements ou de frustrations.

- Une offre attrayante…mais un oubli d’une grande frange de la demande : Un décryptage des campagnes et des stratégies qui les soutiennent nous ont relevé des objectifs de fidélisation, et de prospection. Mais aussi le souci d’améliorer l’offre de service bancaire comme principaux axes poursuivi par les offreurs. Il faut néanmoins noté un fort acharnement sur la cible fonctionnaire dans la communication et l’approche des banques les plus anciennes dans le marché ; et une accentuation des prospections sur celles des commerçants, ‘débrouillards’ de l’informel et aussi hommes d’affaires et leaders d’opinion. Le grand marché des employés du privé principalement et plusieurs autres cibles dans ce marché restent encore ‘officiellement’ en marge des offres spécifiques faites en matière de crédit. C’est comme une invitation tacite à rejoindre ‘le club des fonctionnaires’. Les anglo-saxons derniers arrivant dans le marché, ECOBANK et UBA font la surprise dans le segment des travailleurs du secteurs privés avec leurs offres de crédits spécialement ouverts à ceux là, et naïvement l’offre orientée vers les étudiants avec des packs ‘épargnes’ qui ne présentent pas encore d’offre de crédit direct, mais qui servent souvent de support pour la préparation à des crédit universitaire et scolaires. Mais à ce niveau le client semble n’être pas à l’abri de tout désagrément ;

- L’appréciation client quant au déploiement de l’offre : Les offres apportent des avantages précis et indiscutables. Mais la réputation des camerounais quant à leur manque de « culture du remboursement du crédit », les ayant précédé, un grand nombre de restrictions sélectives, justifie la méfiance permanente des banques. Un souci de maîtrise du risque à presque 100% avant sélection et déploiement du crédit à un client. Ainsi si les fonctionnaires sont ‘en haut’ parce que les banques peuvent facilement ‘diler’ avec l’Etat pour programmer sur leurs revenus des programmes de crédits, et donc tous en profiter potentiellement, il n’en est pas aussi simple pour les employés du privé. Ces derniers semblent ne pas toujours apprécier de ne pouvoir bénéficier de tel ou tel élément du service. Par exemple, on peut mieux comprendre la frustration de monsieur BONA lorsqu’il s’aperçoit qu’il ne peut pas recevoir de crédit scolaire cette année, parce qu’il lui ont dit que : « son entreprise n’est dans la liste des entreprises référencées et prise en compte par la banque. » Le crédit, loin d’être alors un engagement réciproque entre les deux parties, le soucis de maîtriser entièrement le risque client annule chez nous tout une majorité du marché ; tant les critères pour être retenus restent excluant.

- La perception qu’ont les cibles de offres et des campagnes : Hé oui ! Présenté ainsi, il est pertinent que les campagnes d’affichage 3mx4m en panneau urbains apparaissent comme étant du gaspillage pour toucher en réalité ses propres clients. Une campagne d’image, certes, mais pour positionner son crédit pour ses clients, il serait possible d’utiliser meilleur combinaison de moyens d’action. Et si la réponse en fait était un défaut de positionnement ? parce qu’en fait avec la même vision et un réel positionnement sur le marché en entier l’action aurait été d’un impact sensationnel. Vous me demanderez alors s’il est possible de donner un crédit à tous les camerounais ? Je vous demanderais juste avant de répondre, s’il faut toute une campagne d’affichage urbain pour une ville d’un millions d’habitants actifs qui a moins de 50 000 fonctionnaires éligibles aux crédits spécifiés ? Sachant que devenir fonctionnaire est en soit une équation des plus complexes chez nous, le résultat est donc évident quand 80% des passants interrogés près des affiches des campagnes répondent en chœur « qu’il ne sont pas concerné par cela ». A-t-on alors au moins un résultat ‘positif’ sur l’image de ces entreprises ? Le positionnement voulu sera-t-il celui perçu pas seulement par les clients, mais aussi par tout ceux qui ont été touchés par les messages ?

Est-ce que cette façon de se positionner par le crédit marche? A suivre...

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Le Mix du Marketing Individuel De L’Employé

Par Sabin BETEBE:
L’une des choses les moins évidentes dans un environnement concurrentiel, c’est de savoir gérer son portefeuille efficacement et de devancer ainsi sa concurrence. Cet avantage passe par le gain d’un positionnement meilleur sur le marché cible qui peut découler de plusieurs facteurs.

Par analogie simplifiée, il n’est pas moins évident de savoir gérer son patron, non pas dans un environnement concurrentiel, mais plutôt un environnement de travail plein de challenges et d’embuches. Pour le commun des mortels, c’est à votre patron de vous superviser, mais il existe certaines situations clés où l’inversion des rôles peut jouer en votre faveur. C’est cet ensemble d’astuces que je vais oser appeler « le mix du marketing individuel de l’employé ». C’est un ensemble d’outils nécessaires à l’analyse transactionnelle face à celui pour qui vous bossez.

1) Vous
Le « vous » n’étant pas entendu sur le plan personnel, mais plutôt sur le plan professionnel : vos responsabilités, vos missions, vos objectifs, votre ligne hiérarchique et de collaborateurs. Il s’agit de l’affirmation de votre job description. Il est donc important pour chacun de se cadrer dans les missions qui sont les siennes en sachant se remettre en cause sans abdiquer lorsqu’il faut combattre, mais sans s’épuiser si l’entêtement s’avère stérile.

2) Votre valeur ajoutée
Votre valeur ajoutée se mesure de plusieurs manières :
Avant vous, comment se comportait votre service, votre portefeuille ? Avez-vous apporté quelque chose de plus ?

Comment êtes-vous perçu par les autres ? Est-ce celui qui court les bureaux pour des séances emballées de causeries ludiques alors que des tonnes d’instances vous attendent ? Ou alors, comme celui qui a un sens du professionnalisme poussé et qui n’a recours à des causettes que pour y trouver une pause de détente avant de rebondir au mieux ?

Comment abordez-vous les problèmes qui vous sont posées ? Etes-vous de ceux qui disent : je ne suis pas payé pour ça, ou alors qui participent au développement même des autres activités, et qui, par conséquent, s’informent plus sur l’entreprise et gagnent de l’altitude ?

Autant d’exemples. Il est important d’épouser la culture de l’entreprise pour laquelle on bosse et de ne pas aller contre le système au risque de se voir sifflé « hors-jeu » par ce système et être, pour ainsi dire, dans la liste rouge ou noire selon les jargons.

3) Les opportunités offertes
Cette variable nous instruit sur les possibilités d’évolution, non pas des plans de carrière clairs (les experts RH peuvent nous y éclairer mieux que quiconque). Ce n’est que si l’amont est ouvert que l’aval sera ascendant. Sachez donc vous renseigner sur les perspectives en amont, vous positionner en conséquence comme l’homme de la situation le moment venu. Vous pouvez aussi jouer sur une nouvelle orientation stratégique qui impliquera de nouveaux postes susceptibles de vous offrir une évolution.

4) Votre aura
Votre aura est pour vous ce que les phares sont au véhicule nocturne : ils lui permettent de mieux avancer. Votre aura est cependant pour les autres ce que la lumière est la lune : c’est elle qui lui permet d’être vue, appréciée et sollicitée. Une aura positive se construit grâce à votre valeur ajoutée, votre truc à vous…

5) Votre interface au quotidien
L’interface comprend l’ensemble des acteurs que vous avez à rencontrer chaque jour. Ce sont les collègues, les clients, les prestataires, les fournisseurs, etc. Ayez le sens des RP. Sachez vous distinguer favorablement de façon à rendre unanime tout le monde sur votre professionnalisme tant il est vrai que ce qui est communément admis est difficilement contesté et de ce fait, devient un fait véridique.

Toutes ces conclusions sont le fruit d’observations personnelles faites. Il est possible que d’autres aient des avis divergents et donc, que ce mix ne soit pas toujours vérifié. Il vous est donc libre de le valider, de l’améliorer, ou de le contredire.




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Tchiat Lazare II: Ré-engineering ou lancer de nouveaux produits ?

Par Africa:
Dans son dernier article paru dans le quotidien mutations, Tchiat Lazare insiste sur l’innovation pour faire à la récession. Selon lui, les entreprises doivent « innover ou mourir ». Seulement, l’innovation telle qu’il la perçoit (lancement de nouveaux), exposera davantage l’entreprise qu’elle ne la protégera des dangers de la crise.

Commençons par catégoriser l’innovation. L’innovation peut être perçue de deux manières, ce que j’appelle: l’innovation création et l’innovation modification ((ré-engineering). L’innovation création, c’est la construction ou fabrication de quelque de chose de nouveau (ce que Tchiat Lazare propose), et l’innovation modification ou ré-engineering c’est la transformation ou la réorganisation de quelque d’ancien en quelque chose de nouveau (ce que nous pensons être la solution en temps de crise)

Maintenant, essayons de comprendre pourquoi innover en lançant de nouveaux produits n’est pas une bonne solution en période de récessions ou de crise économique.

En général, tout nouveau produit en phase de lancement, nécessite un gros budget marketing et des dépenses d’opérations. Or, pour tout nouveau produit, les ventes sont presque rarement immédiates, car il faut du temps pour que les actions marketing poussent les consommateurs à l’action. Ceci veut dire que si vous lancez un nouveau produit en début d’année, avec beaucoup de chances les ventes pourront atteindre leur pleine croissance deux ans plus tard.

Du fait que les ventes du nouveau produit ne seront effectives que des années plus tard, ce produit, initialement, ne peut donc pas supporter son propre développement. En d’autres termes, en lançant se produit, vous devriez puiser dans vos caisses de l’argent que nous n’avez pas (vu que baisse de la consommation) pour soutenir les coûts associés.

Entre temps, la crise ne fait que se développer. Les banques prudentes, augmentent leur niveau de réserves, ce qui conduit à une réduction de leur capacité à prêter. Vos partenaires n’ayant plus accès aux découverts et autres crédits bancaires, resserrent leurs conditions de paiements en exigeant que vous payiez plus tôt, ou pire que vous payez en cash. Les consommateurs paniqués préfèrent consommer à crédit et tenir leur cash comme bouclier. Par conséquent, vous aurez besoin de plus de cash en temps de crise que vous n’en avez besoin en période de croissance pour face à vos charges.

Voilà donc où se trouve le premier problème avec l’innovation (création) : en période de récession vous avancez vers l’inconnu, c’est-à-dire vous ne savez pas combien de temps va durer le trouble et ce à quoi vous devriez faire face ; il est désormais établi que vous aurez besoin de plus de cash que d’habitude ; l’accès aux crédits est limitée voir impossible ; et on sait également que tout nouveau produit, ne pourra pas supporter ses coûts dès son lancement.
Dans ces conditions, lancer un produit nouveau serait suicidaire, car vous allez mettre la trésorerie de votre entreprise en feu, et vous allez propulser votre entreprise au bord de la faillite. Et si a récession s’empire, il sera presqu’impossible de l’empêcher de chuter.

Ensuite, comme nous l’avions établie ici, le consommateur n’arrête pas de consommer pour cause d’envie, mais de survie. Pendant la crise, la plupart des consommateurs préfèrent réduire leurs dépenses aux besoins physiologies et de sécurités tels que décrit par la pyramide de Maslow. Tous besoins au delà de ces deux besoins basiques sont renvoyer à après la crise (combien achètent-ils une voiture en période de crise ?)

Plus encore, parce que la demande agrégée diminue, l’économie s’éloigne du plein emploi et par conséquent le chômage augmente. L’augmentation du chômage entraine une diminution du revenu des ménages et donc une réduction du pouvoir (et non du désir) d’achat.

Donc, le deuxième problème auquel fera face toute innovation, c’est une réduction de la demande. Innover serait alors courir le risque d’un fiasco commercial, et faire une erreur de Timing.

Imaginons maintenant que vous décidez de faire de « l’innovation modification », du ré-engineering. Pour se faire, vous changez vos procédés de production, vous améliorez vos produits en les débarrassant du superflue, vous réorganisez vos chanels de distributions pour les rendre plus efficaces, vous trouver de nouveaux moyens de faire la promotion à moindre frais.

Le but étant de étant de réduire vos coûts pour vous ajuster au ralentissement de l’activité économique, et si cela est nécessaire d’être capable de baisser vos prix tout en continuant d’offrir un service de qualité aux consommateurs.

Le résultat, non seulement vous réussissez à vous maintenir en activité et à fidéliser votre clientèles, la capacite à baisser vos prix peut également vous permettre de gagner de nouveaux clients et pénétrer de nouveaux segments de marché.

S’il faut retenir une chose, c’est qu’en temps de crise, l’économie n’obéit plus à loi de l’offre et de la demande, mais plutôt à la loi du prix et de la demande. Les actions marketing sont inefficaces tant qu’elles n’indiquent pas une diminution de prix ou une possibilité d’économiser.

En moins que vous ne soyez une entreprise bourrées de cash comme Microsoft, voici les inconvénients de lancer un nouveau produit en temps de crise :
1. Tension sur la trésorerie ;
2. Risque de fiasco commercial ;
3. Erreur de timing ;
4. Risque de faillite.

Les avantages ? Aucun. En temps de crise, il faudrait donc éviter d’innover en lançant de nouveaux produits, mais innover en faisant du ré-engineering. Prenons un exemple pour conclure : La compagnie Apple à récemment innover une fois de plus en lançant une nouvelle version très attendue de son célèbre iPhone. Pour ceux qui ne le savent pas, le produit fait plus de « buzz que de bucks ».



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